Chaleurs, grossesses, métrites et cancers
La stérilisation de la chatte (ovariectomie) supprime les nuisances liées aux chaleurs (miaulements, afflux des matous du quartier), les grossesses non désirées, les infections de l’utérus, et si elle est effectuée avant les premières chaleurs, les tumeurs mammaires (cancéreuses dans 80 à 96% des cas, chez la chatte).
Chaleurs, grossesses, métrites et cancers
La stérilisation de la chatte (ovariectomie) supprime les nuisances liées aux chaleurs (miaulements, afflux des matous du quartier), les grossesses non désirées, les infections de l’utérus, et si elle est effectuée avant les premières chaleurs, les tumeurs mammaires (cancéreuses dans 80 à 96% des cas, chez la chatte).
Pas de pilules contraceptives !

L’ovariectomie est traditionnellement pratiquée vers l’âge de six mois.

Les pilules contraceptives pour chattes, sources d’infections utérines et de tumeurs mammaires (entre autres), sont très fortement déconseillées.

Pas de pilules contraceptives !

L’ovariectomie est traditionnellement pratiquée vers l’âge de six mois.

Les pilules contraceptives pour chattes, sources d’infections utérines et de tumeurs mammaires (entre autres), sont très fortement déconseillées.

Attention à l’embonpoint !
La récupération est rapide. Certains chattes peuvent avoir tendance à grossir après la stérilisation. Le poids (ou l’allure générale) devront donc être surveillés, et un aliment adapté pourra être recommandé.
Attention à l’embonpoint !

La récupération est rapide. Certains chattes peuvent avoir tendance à grossir après la stérilisation. Le poids (ou l’allure générale) devront donc être surveillés, et un aliment adapté pourra être recommandé.

Le pourcentage de chats stérilisés en France varie selon les sources, mais les chiffres publiés tournent globalement autour de 80% pour les mâles, et 70% pour les femelles – ce qui paraît assez peu, comparé à ce que nous voyons dans notre pratique quotidienne. Notre curiosité piquée, nous sommes allés jeter un coup d’œil dans notre fichier, et avons pu constater que sur 400 chats âgés de plus d’un an (200 mâles et 200 femelles), 89% des mâles et 81% des femelles étaient enregistrés comme castrés ou ovariectomisées ; (certes, cela concerne les chats « médicalisés » qui ont consulté au moins une fois dans leur vie). La stérilisation est donc un sujet qui concerne la quasi-totalité des chats… et la totalité de leurs propriétaires, car il est important de disposer d’une information complète avant de décider si l’on fera stériliser ou pas son petit félin. La question se pose évidemment de façon très différente selon que l’on parle d’une chatte de canapé – ou plus largement, de maison – que l’on stérilise pour éviter de se retrouver avec toute une ribambelle de chatons pas vraiment désirés, et aussi pour la prévention des tumeurs mammaires, ou de chats errants pour lesquels l’objectif est d’éviter la prolifération, et qui font l’objet de campagnes de stérilisation. Nous parlerons essentiellement dans cette page de la première catégorie : les chattes de maison, amenées chez leur vétérinaire pour y être stérilisées.

La stérilisation des chattes consiste à retirer chirurgicalement les ovaires (ovariectomie). La précision n’est pas superflue, car on nous demande assez régulièrement ce qu’on enlève exactement, chez les minettes comme chez les matous. Habituellement seuls les ovaires sont retirés, mais on est parfois amenés à retirer également l’utérus, si une lésion (ou une gestation non souhaitée !) sont constatées sur ou à l’intérieur de celui-ci. On parle alors d’ovario-hystérectomie.

Autre précision utile : La stérilisation n’est pas obligatoire en France (Source = agriculture.gouv.fr), contrairement à l’identification. En revanche, les maires peuvent mettre en place une alternative à la fourrière et, en vertu de l’article L211-27 du Code rural et de la pêche maritime, procéder à la capture des chats non identifiés vivant sur leur commune afin de les identifier, les faire stériliser et les relâcher sur place.

Une petite colonie de chats errants ; (ils ne sont pas tous sur la photo !). Ce serait bien de les stériliser pour éviter qu’ils prolifèrent davantage, mais ça fait sans doute pas mal d’années qu’ils sont là… et il ne sont toujours pas 20 000 ! (voir ci-dessous).

Dernier point, histoire de tordre le cou à une légende urbaine que l’on voit traîner un peu partout, y compris sur des sites ou dans des journaux parfaitement respectables par ailleurs : dans le but (louable) d’inciter à la stérilisation des chats errants, on lit régulièrement qu’un couple de chats produirait 20 000 (!) nouveaux chats en 2 ans (ou 4, pour les auteurs les moins enthousiastes). D’autres, poussant le calcul un peu plus loin, évoquent 420 000 chats en 7 ans ! Bon, réfléchissons cinq minutes ; qui a déjà vu une colonie de 20 000 chats dans un village ou un quartier ? Il en sortirait une trentaine à chaque fois qu’on ouvrirait une armoire. Et cela en deux ans, à partir d’un seul couple ? Toujours en suivant ce raisonnement, il suffirait de quelques centaines de couples pour doubler en deux ans la population française de 15 millions de chats. Donc soyons sérieux, pour estimer l’évolution d’une population de chats, quelques notions de biologie sont plus utiles qu’une calculette. Des études réalisées aux Etats-Unis sur des populations de chats errants ont évalué à 1,6 le nombre de portées par chatte et par an avec un nombre de 2,1 à 5 chatons par portée, dont… 75% meurent avant l’âge de 6 mois. Ben oui, on n’est pas dans un monde parfait, régi par des lois mathématiques (heureusement, d’ailleurs). Bref, si l’on prend les chiffres ci-dessus, même avec la fourchette haute de 5 chatons par portée, ça nous amène à deux chatons par chatte et par an, qui arriveront à l’âge adulte et pourront donc se reproduire à leur tour. Ajoutons à cela les mécanismes de régulation internes à une colonie de chats, et on comprendra qu’on est bien loin des 20 000 chats en 2 ans ! Ce qui ne veut pas dire que les campagnes de stérilisation ne servent à rien, bien au contraire, mais en racontant n’importe quoi, on donne des arguments à ceux qui soutiennent la thèse opposée. Voilà voilà. Ceci étant dit, entrons dans le vif du sujet en abordant les aventures de Duchesse, arrachée un beau matin au confort de son canapé pour aller se faire stériliser chez leur vétérinaire favori !

Pourquoi ?

D’abord, pour éviter les chaleurs : Duchesse se roule par terre (bon, ça, encore……), mais surtout, elle vocalise jour et nuit derrière la porte, ce qui peut vite devenir lassant pour les habitants de la maison… sans compter l’armée de matous qui campe à l’extérieur en crachant, hurlant et urinant sur tout ce qui dépasse, au risque de rendre un tantinet grognon le voisin qui doit se lever à six heures le lendemain matin pour aller bosser. En général, quand on a vécu ça une fois, on prend la minette sous le bras pour l’emmener se faire opérer illico.

Si la chatte arrive à sortir, ou qu’on finit par lui ouvrir parce qu’on n’en peut plus de l’entendre miauler, on a droit dans les semaines qui suivent à une gestation pas forcément désirée : six ou huit chatons à placer – ou à euthanasier, cela se répétant tous les six mois, sans compter les éventuels problèmes de mise-bas pouvant déboucher sur la nécessité d’une césarienne.

En dehors des manifestations bruyantes de chaleurs, une chatte non stérilisée peut aussi présenter les mêmes comportements gênants qu’un chat mâle entier (marquage urinaire, fugues et bagarres), quoiqu’avec une moindre intensité, en général.

Infection de l’utérus (pyomètre) chez deux chattes qui prenaient la pilule. Là, ce qu’on voit, c’est l’utérus après son exérèse chirurgicale, tout gonflé de pus : entièrement sur la photo de gauche, une corne plus que l’autre sur la photo de droite. Les deux chattes ont bien récupéré après l’opération… mais une petite ovariectomie à six mois aurait évité tous ces désagréments, et aurait été beaucoup plus économique pour les propriétaires !

Bon, ça, c’était pour le côté « un peu » gênant pour les propriétaires. Mais le véritable intérêt de la stérilisation, pour la chatte, c’est la prévention, en fait la suppression du risque de deux gros problèmes de santé : les infections de l’utérus (métrite, pyomètre), et les tumeurs mammaires – plus rarement les tumeurs des ovaires. (Photos ci-dessus).

Concernant les infections de l’utérus, s’il n’y a plus d’ovaires, il n’y a plus d’infection de l’utérus. Et pouf. Et ce, quel que soit l’âge de l’ovariectomie.

Pour les tumeurs mammaires, c’est un peu plus compliqué, puisque pour obtenir une prévention efficace, l’ovariectomie doit être pratiquée avant les premières chaleurs. C’est à dire que si l’on stérilise Duchesse à 5 ans, on ne sera plus embêté par les chaleurs et les éventuelles portées, ni par les métrites, mais la minette pourra toujours fabriquer des tumeurs mammaires, comme une chatte non stérilisée. En stérilisant avant les premières chaleurs, (classiquement, à 6 mois), certaines publications annoncent une division du risque par 7, d’autres que le risque devient nul ; dans notre pratique depuis la création de notre première clinique (1981), aucune chatte ovariectomisée à 6 mois n’a fait de tumeur mammaire. Rappelons que les tumeurs mammaires de la chatte sont malignes dans 80 à 96 % des cas, et métastasent chez 93% des chattes. (Plus de détails dans la page des « Fiches Services » consacrée à la cancérologie).

Intérêt annexe de la stérilisation : elle évite d’avoir à donner la pilule aux minettes, sachant que celle-ci augmente considérablement les risques de métrite, et de tumeurs de l’utérus et des mamelles !

Maintenant, moins embêtant qu’une tumeur mammaire cancéreuse, mais quand même : on a eu #MeTooCinema, #MeTooPolitique, #MeTooTheatre… on n’en est pas encore à #MeTooChats, et il est à craindre que ce ne soit pas pour demain : les saillies par tous les chats du voisinage s’accompagnent souvent de morsures, qui peuvent être à l’origine d’abcès, ou de contamination par les virus FeLV et FIV… même si toutes les études ne concordent pas sur ce dernier point. Mais quand même, quand on se fait mordre et saillir par une dizaine de chats en une nuit…

Globalement, comme pour les mâles, l’espérance de vie est meilleure chez les chattes stérilisées que chez les chattes entières : dans l’étude du Banfield Pet Hospital de 2013, également citée  dans l’article sur la castration des chats mâles, l’espérance de vie était supérieure de 39% chez les chattes stérilisées par rapport aux non stérilisées. Dans l’étude de Davis, l’espérance de vie médiane chez les chattes de plus de un an non stérilisées était de 4,7 ans, contre 10,5 ans pour les stérilisées.

Tordons enfin le cou à une croyance encore très répandue : non, une chatte n’a pas besoin d’avoir eu une portée avant d’être stérilisée ! au mieux, ça ne lui apportera rien, au pire (comme on l’a vu ci-dessus), elle risque de se retrouver avec un abcès, un FeLV, ou un problème de mise-bas qui obligera à lui faire une césarienne !

On a vu le côté « dérangeant » des chaleurs, les risques pour la santé chez les chattes entières, il y a une troisième grande raison pour stériliser une chatte, c’est le contrôle des populations de chats errants et, par contrecoup, la protection de la faune sauvage. Sachant que dans ce domaine, stériliser les femelles est plus efficace que castrer les mâles.

Une des nombreuses colonies de chats errants de Rome, où les petits félins qui, selon la légende, ont sauvé la Ville de la peste dans l’antiquité, sont protégés juridiquement par un décret municipal qui stipule que les chats errants font partie intégrante de son « patrimoine bioculturel ». Il existe aujourd’hui plus de 5 000 colonies de chats enregistrées par les autorités sanitaires locales, quelques-unes des plus connues étant celles de Largo Argentina, du Colisée, de la pyramide de Cestius ou du cimetière de Verano. En capturant, stérilisant et relâchant les chats dans leur milieu d’origine, (et en les soignant au passage, si nécessaire), la population des chats errants de Rome est passée de plus de 500 000 dans les années 1990 à environ 90 000 en 2023.

Donc soit au coup par coup, soit dans le cadre de campagnes de stérilisation, les chats errants sont capturés, généralement à l’aide de « cages-pièges », stérilisés, puis relâchés sur les lieux de leur capture. Ce dernier point est capital : la nature ayant horreur du vide, si on ne relâche pas les chats dans leur territoire après les avoir stérilisés, d’autres viendront rapidement occuper le terrain, et tout ce qu’on a fait n’aura servi à rien. En dehors de son côté inhumain, la capture et l’euthanasie des chats errants est parfaitement inefficace, pour la même raison.

A quel âge ?

Comme pour le chat mâle, l’ovariectomie est traditionnellement pratiquée à (plus ou moins) six mois, l’essentiel étant de passer avant les premières chaleurs, pour les raisons déjà exposées : prévenir les tumeurs mammaires, et accessoirement, éviter le spectacle visuel et sonore de la minette en chaleurs… et la gestation indésirable qui pourrait en résulter.

Si l’on s’est laissé surprendre et que Duchesse est déjà en chaleurs, la conduite à tenir sera à discuter au cas par cas avec votre vétérinaire. Pendant cette période, l’utérus est plus fragile et l’irrigation sanguine plus importante que d’habitude : certains préfèreront donc attendre tranquillement la fin des chaleurs, et opérer ensuite. Il est cependant possible d’opérer pendant les chaleurs, notamment si celles-ci s’expriment de façon particulièrement bruyante, que tous les chats du quartier squattent derrière la porte d’entrée, et que l’on sent que la chatte va réussir à s’échapper, et reviendra toute contente avec cinq ou six ovules fécondés dans son utérus.

Ce qui nous amène au cas où la chatte est gestante. Si l’on ne souhaite pas garder les petits, on peut, certes, attendre leur naissance et stériliser après, mais bof : il arrive que la la mise-bas se passe mal et que ça se termine en césarienne, et il faudra en plus euthanasier les chatons. Donc là aussi, à discuter au cas par cas, mais il est peut-être plus simple d’opérer d’emblée. L’intervention est un peu plus lourde, vu qu’il faudra enlever l’utérus (et ce qu’il y a dedans) en plus des ovaires, mais au moins la question sera réglée.

Et si l’on a choisi d’attendre la mise-bas et de garder les chatons, mais qu’on ne veut plus que ça se reproduise ? On peut stériliser une chatte qui vient d’avoir des bébés, rapidement après la mise-bas : contrairement à une idée répandue, l’ovariectomie ne va pas « couper le lait », et les chatons pourront continuer à s’alimenter sans problème (photo ci-dessous). Attention, certaines chattes reviennent en chaleurs dès une ou deux semaines après leur mise-bas, et peuvent donc être à nouveau saillies alors qu’elles allaitent encore leur portée précédente… Donc ne pas trop attendre pour prévoir l’ovariectomie de la maman, et faire en sorte que d’ici là, le chat du voisin n’arrive à rentrer !

Myrtille, de retour dans son box avec ses chatons, quelques minutes après la fin de sa stérilisation. Le plus vorace a déjà recommencé à têter !

Comme pour la castration du chat, une stérilisation précoce est parfois proposée. (Voir à ce sujet l’article sur la castration du chat : tout ce qui y est écrit sur la castration précoce du chaton est transposable à la chatonne). Il semble que la chirurgie elle-même soit plus facile (moins de graisse abdominale), avec une récupération plus rapide, mais là aussi, plus de précautions pour l’anesthésie et le réveil. En ce qui nous concerne, nous restons traditionnels sur ce point, en conseillant l’ovariectomie autour de six mois.

Comment ça se passe ?

Duchesse doit être à jeun depuis la veille au soir (on ne lui donne plus rien à manger à partir de 19-20 heures). En revanche, elle peut boire jusqu’au moment du départ. Vous nous la déposez le matin. Nous l’examinons pour voir si tout va bien (auscultation cardiaque notamment). Elle reçoit ensuite des injections d’anti-inflammatoire/anti-douleur et de tranquillisant, puis une autre injection pour l’endormir, lorsque les premières ont fait effet.

Une fois endormie, la minette est préparée pour la chirurgie (rasage, désinfection), et l’intervention est réalisée : ouverture de l’abdomen, et retrait des ovaires (photos ci-dessous). Si par hasard, comme on l’a vu plus haut, la minette est gestante, ou qu’une anomalie est présente sur l’utérus, ce dernier est retiré en plus des ovaires. Duchesse retourne ensuite dans son box en chatterie, où elle se réveille doucement, sous surveillance ; elle pourra rentrer à sa maison le soir même. Dans le respect des recommandations actuelles visant à réduire les antibiorésistances chez les bactéries, et dans la mesure où l’ovariectomie est une chirurgie non septique réalisée dans des conditions stériles, nous ne prescrivons plus d’antibiotique au moment de la sortie… et il n’y a pas plus d’infections qu’avant ! (Déjà qu’il n’y en avait quasiment jamais…).

L’ovariectomie de la chatte en six photos : 1) Le ventre de la minette (d’ailleurs, celle-ci s’appelle Minette !) est rasé, lavé et désinfecté à plusieurs reprises, d’abord en salle de soins, puis sur la table de chirurgie elle-même (plus de détails sur la préparation chirurgicale dans la fiche « Services » consacrée à la chirurgie). 2) Le champ chirurgical est en place, la peau peut être incisée. 3) Après ouverture de l’abdomen, une corne de l’utérus est repérée et  mise en traction, ce qui permet d’extérioriser le premier ovaire (flèche). On peut noter la présence de plusieurs kystes ovariens, Minette ayant eu des chatons trois semaines plus tôt. 4) Le premier ovaire a été retiré, le second est extériorisé à son tour (flèche) : des clamps sont mis en place (un de chaque côté de l’ovaire), sous lesquels seront effectuées les ligatures. 5) Et voilà notre deuxième ovaire, une fois retiré ! 6) La fermeture se fait en trois plans : un plan musculaire (pour fermer l’abdomen), un plan sous-cutané, et enfin la suture cutanée, de 2 ou 3 cm. Il n’y a plus qu’à attendre tranquillement le réveil !

À noter que si jamais vous aviez le projet de faire tatouer votre minette, ou de lui faire implanter une puce électronique, ou toute autre petite intervention demandant une anesthésie… c’est le moment d’en profiter ! (NB : sauf chez une chatte très… réactive, une anesthésie n’est pas nécessaire pour poser une puce électronique ; mais bon, si la minette est endormie et qu’on peut le faire calmement et sans la douleur (relative) d’une piqûre… il serait dommage de se dire un mois plus tard que tout compte fait… on aurait bien pu lui mettre son transpondeur en même temps !)

Combien ça coûte ?

Voir la page « Nos tarifs« , dans le menu déroulant des Informations pratiques.

Y a-t-il un risque ? ou des effets secondaires ?

Pour toute anesthésie, il y a par définition… un risque anesthésique. Nous-mêmes pouvons entrer à l’hôpital pour une intervention bénigne, et malgré toutes les précautions prises par l’équipe chirurgicale, ne pas nous réveiller !

Ceci étant dit pour le principe, on n’est tout de même pas loin de pouvoir écrire qu’il n’y a pas de risque, tellement les accidents sont rarissimes sur une ovariectomie de chatte. Certes, contrairement au mâle chez qui tout se passe à l’extérieur, l’abdomen est ouvert chez la chatte : on ne peut donc exclure que la suture de la paroi abdominale « lâche » si Duchesse fait trop la folle pendant les premiers jours suivant l’intervention, mais avec une ouverture d’environ 2 cm, le risque est très limité ! Et quand par extraordinaire cela se produit, la chatte est rendormie et la suture reprise, tout simplement. Pour le reste, un examen clinique complet est évidemment réalisé lors de la visite d’entrée, en présence des propriétaires, une attention particulière étant portée à l’auscultation cardiaque. Signalons tout de même l’existence, chez le chat, de malformations cardiaques très sournoises, parfois impossibles à détecter à l’auscultation, et qui peuvent se révéler lors d’une anesthésie. Mais encore une fois, tout cela est extrêmement rare.

Comme chez le mâle, mais plus encore chez la femelle, le principal effet secondaire de la stérilisation est la prise de poids : il est donc conseillé de peser régulièrement sa chatte après l’ovariectomie, de la faire jouer pour qu’elle continue à prendre de l’exercice (si elle ne le fait pas d’elle-même), et de la nourrir avec un aliment de bonne marque, spécialement conçu pour les chattes stérilisées. (Voir à ce sujet la page sur le comportement alimentaire du chat).

En pesant régulièrement la minette après stérilisation, on a des chances d’éviter que ça dérape et de se retrouver, comme sur la photo de droite, avec une matrone de presque 12 kg ! (elle a une jolie petite tête, mais bon…). Tout le monde n’a pas un pèse-bébé à la maison, mais une double pesée sur un pèse personne, (on se pèse avec et sans le chat, puis on calcule la différence), fera parfaitement l’affaire !

Et ensuite ?

Comme indiqué plus haut, sauf cas très particulier, on ne prescrit plus d’antibiotique après l’intervention. Pendant longtemps, nous n’avons pas délivré de collerette au moment de la sortie, et puis dans la mesure où certaines chattes peuvent s’attaquer à leurs points de suture au point de les arracher, parfois dès la première nuit, nous conseillons aujourd’hui le port de la collerette pour éviter de voir revenir la minette dans les jours qui suivent l’intervention, avec sa plaie cutanée ouverte : ce n’est pas très fréquent, mais c’est tout de même embêtant lorsque ça arrive.

Ci-dessus : Minette, dont nous avons vu la stérilisation en détail un peu plus haut, prête à rentrer à la maison avec sa collerette. Nous sommes 6 heures après la fin de l’intervention, la chatte ne montre aucun signe de douleur, elle est bien réveillée et très intéressée par l’appareil photo !

La chatte peut manger (légèrement) et boire dès son retour à la maison, avec reprise d’une alimentation normale dès le lendemain. On attendra un jour ou deux avant de la laisser retourner dehors, à condition toutefois qu’elle ne monte pas directement sur la gouttière pour essayer d’attraper les petits oiseaux, auquel cas on la gardera un peu plus longtemps à l’intérieur. (Photo ci-contre : bon, ce genre d’acrobatie, par exemple, on va essayer d’éviter un lendemain d’ovariectomie !)

Les points de suture sont à retirer (gratuitement) 12 à 15 jours plus tard.